Texte pour le festival du Vigan 2015, exposition salle Wesley, du 16 juillet au 01 août
Régulièrement, il me faut m'éclipser « du monde » pour vivre dans le silence. Cela m’est nécessaire pour me ressourcer et me rassembler. Ce besoin de retrait me rend plus présent à ce qui se passe dans l'atelier.
« C’est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche. »
J'aime m'approprier cette phrase de Pierre Soulages. J'en ressens chaque jour la justesse, quand, dans la solitude de l’atelier, j'observe ma peinture aller vers plus de lumière, plus de liberté. Sous une autre forme, je dirais que la fonction de l'art est de faire naître des espaces qui ne se connaissent pas encore eux-mêmes.
Selon moi, la valeur d'une peinture réside dans sa faculté à avoir une incidence directe sur la vie. Quand elle nous aide à y voir plus clair. A nous sentir plus léger, plus libre.
Actuellement je développe une série de dessins sur papier. Je les réalise avec de la mine de plomb, du noir de fumée et de la cire. Destiné généralement aux esquisses, le papier que j'emploie est simple et léger : 60 ou 80 gr. J'aime le malmener doucement, et, lorsque tout va bien, accueillir ces « petites formes de rien » qui se proposent à moi. J'aime les voir se lever, prendre vie. Dès lors, je m'efforce de les servir le mieux possible.
Ma peinture avance devant moi, m'apprend et m'invite à découvrir des espaces tels que ceux habités par le Zen et le Tao. En ce sens, mon travail est une forme de méditation et d'ouverture.
Et c'est de cette ouverture que peut naître la rencontre avec l'autre.
Pascal Rennié, le Vigan,été 2015.
Galerie " noir de fumée "
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