" Quand j'attaque une œuvre en liberté totale, parce que je suis totalement libre étant donné que je n'ai pas de projet final, je n'essaie pas d'avoir cette forme ou une autre forme à ce moment-là. Mais je sais quel est l'arôme de cette forme. Et alors ça c'est la chose étrange : et moi je la connais et je ne sais pas comment elle va être. [...] [...] Au fond le problème se répète. Au fond, l'œuvre, je crois qu'on fait toujours la même œuvre, finalement. On fait la même œuvre de beaucoup de façons différentes. Si on analyse un peu, je crois que c'est un peu ça, pas pour moi seul, pour tous les artistes. Et peut-être l'idéal, ce serait de les faire les plus différentes possible " étant la même ". D'ailleurs, il y a un mot de Kierkegaard qui m'a beaucoup touché, il y a beaucoup d'années déjà, très simple : il dit dans son journal " Il ne s'agit que de trouver l'endroit d'où il faut voir ".
Eduardo Chillida, l'arôme du chemin, extrait, Maeght éditeur.
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