Présences

Il n'y a là que peinture, invention de formes et de couleurs dans un espace donné, dans un temps donné, le nôtre. A chacun de voir avec sa sensibilité, sa mémoire et sa culture. C'est la peinture qui parle. C'est elle seule que l'on doit voir et "entendre". ( Xavier Krebs )

Laisser la nature agir

 

 

   15_Cage_R-7

John Cage,Where R = Ryoanji R/7, février 1988


Crayon sur papier japon, 25,7 x 48,5 cm
Achat 2004 - AM 2004-48
Photo Jean-Claude Planchet © John Cage Trust

 

 

Créer comme la nature, avec la nature

 

Pour Cage, laisser œuvrer le hasard, cela signifie créer comme le monde, avec le monde ou pour reprendre ses termes « comme la nature, avec la nature ». C’est montrer en cela que rien ne repose sur la responsabilité de l’homme. Le monde tient tout seul. L’artiste ne porte pas l’univers sur ses épaules, pas plus qu’il n’a en lui un univers. Outre le culte de l’artiste démiurge, il est urgent de contrer le volontarisme occidental qui impartit à l’homme le devoir de maîtriser la nature. « Il est d’une importance capitale non pas de faire une chose mais plutôt de ne faire rien […] Quand on fait taire le désir et que la volonté est au repos le monde en tant qu’idée devient mani-feste. » Par l’utilisation du Yi-King, Cage emprunte au Bouddhisme Zen le principe du non-agir. « C’est l’irresponsabilité qu’il nous faut. »[53] En tant que liée à la conscience de la position de l’homme dans le monde, cette recherche d’irresponsabilité est une marque de connaissance qui le conduit tout naturellement à confier ses compositions musicales au Yi-King.

 

 

Source, centre Pompidou :  ( extrait )  John Cage, le génie ingénu

 

 

 

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Il y a une ombre

 

091

 

 Il y a une ombre. On dit ombre, faute d'un autre mot. Pour donner forme à ce qui n'en a pas. On pourrait dire tout aussi bien compagnon - " ce latent compagnon qui en moi accomplit d'exister " , écrivait Mallarmé. Mais ombre est moins nette, plus évasif. Alors, faire le portrait d'une ombre ? Faire signe non pas vers une image déjà visible qui peu à peu se trame aux lisières du visible. Vers cette chose qui passe et vous laisse dans la bouche comme une voix silencieuse. Une voix qui parle, pourtant, qui parle, même si vous vous taisez. Ce que dit cette voix, vous n'en savez rien. Vous ne vous y reconnaissez pas - vous vous y reconnaissez, peu importe ? Il ne s'agit pas d'identité. Ou alors de cette identité obscure qui est une autre manière de dire qu'on ne sait rien. Qu' on est entre : entre ici et ailleurs, entre hier et demain, entre tout est rien. Entre, toujours, entre. Entre le jour, la nuit, ce qui vient, ce qui s'en va - et qui revient toujours.

Jacques Ancet

 

 

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Texte extrait du livre  " Portrait d'une ombre " de Jacques Ancet, dessins d' Alexandre Hollan. Publié par les éditions érés, collection PO&PSY.

 

 

( 1 - 2 )  Série " noir de fumée " . Cire, noir de fumée, graphite. Papier marouflé sur carton.

Les papiers

 

 

 

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Pousse Caillou - Atelier de lithographie

 

 

Pousse Caillou a été un des ateliers de lithographie les mieux équipés de France. Des artistes comme Patrick Loste, Fabienne Verdier, Serge Saunière, Jan Voss, Kjell Nupen, Daniel Dezeuze, Vincent Bioulès, Matias Spescha ... y ont travaillé. Découvrez le site des éditions Pousse Caillou sur

http://www.pousse-caillou.com/fr/

 

 

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Il faudrait fonder des espaces de silence

 

Ce sont des mouvements indéfinissables, qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience; ils sont à l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu'il est possible de définir. Ils me paraissaient et me paraissent encore constituer la source secrète de notre existence.

Nathalie Sarraute, L'Ere du soupçon, Collection Folio/Essais, 76, Gallimard, Paris , 2006, p.8.

 

      DSC_0442

 

Les acteurs doivent lutter contre toute tentation de mimésis et éviter la reproduction du connu, car la matière à laquelle ils doivent accéder pour la transmettre et la livrer à l’imagination créatrice des spectateurs est elle-même de l’ordre de l’inconnu.

Ce travail sur la passivité, cette façon de s’oublier soi-même pour se laisser soi-même traverser par des forces - des forces qui viennent aussi de l’écriture elle-même et donc probablement de choses enfouies dans l’inconscient - cela nous rapproche de la situation du rêve éveillé. Tout se passe entre veille et sommeil. Ou plus encore dans un état entre la vie et la mort.

 

 

Il faudrait fonder des espaces de silence, comme les monastères autrefois existaient pour que la prière soit. Savoir qu’elle était quelque part suffisait, par rayonnement. Savoir seulement qu’il y a des endroits où on a trouvé le silence aiderait peut-être à vivre.

Claude Régy

 

Pour en savoir davantage, il suffit d'aller à la source : Voyage dans les esthétiques de Claude Régy et Stanislas Nordey  par Vincent Brayer.

 

 

 

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Claude Régy - Par les abîmes

 

 

Claude Régy est metteur en scène de théâtre, mais au cours du temps, il a renoncé aux normes classiques de la représentation : architecture, décor, costumes, psychologie, personnages, pour se réfugier avec les acteurs dans l'espace sans contours visibles de l'écriture. Le projet de ce documentaire n'est pas de réaliser un film sur lui et son travail, mais avec lui, dans lequel il s'interroge justement sur ce qui fait la nature de ce travail, et essayer de voir où l'ont mené cinquante années de recherches et d'expériences. Pas d'illustrations, pas de témoignages, ni de chronologie. Mais tenter de capter la matière d'un regard, la texture d'une voix, ce qu'elles donnent, l'une et l'autre, à voir et à sentir, quand on s'approche de la part d'énigme et d'incertitude attachée à cette création, et spécifique à cet être-là. Le film sera réalisé dans la maison de Claude Régy, un lieu aussi singulier que lui et en analogie évidente avec la matière de ses spectacles, avec sa façon de vivre. Une maison immense aux pièces vides où la lumière ne fait voir que des espaces incertains, flottants, silencieux. C'est dans ce lieu intime et essentiel à l'élaboration de son travail que Claude Régy se tiendra. Ouvert et libre. Vivant.

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=TaXV9eN6VVo

 

 

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Regards Premiers


Oeuvres présentées par la Galerie Laurent Dodier lors du Parcours des Mondes, Paris, 2014

Réalisation et montage : © Floriane Pinard
Texte : ©Séverine Cossec
Voix : © Repa Simonnet
Musique : © John Defaria

via detoursdesmondes.typepad.com

Conversations muettes du bout des mondes ...

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Regard ou recueillement

 

" Séjournant dans la retraite, je régule mon souffle-énergie: essuyant ma coupe et faisant chanter ma cithare, je déploie des peintures et y fais face à l'écart; tout en restant assis, j'explore les lointains des quatre coins du monde ... "

Zong Bing, IV siècle.

 

Il n'est pas dit ici: " je regarde ", comme on a traduit habituellement, mais retiré à l'écart, en secret, recueilli, je fais face au rouleau, j'en suis le partenaire et j'y réponds ( you-dui). Cette expression servira communément, par la suite, pour évoquer la relation que l'amateur entretient avec la peinture. Guo Ruoxu, entre autres, débute ainsi son important traité ( p.1) : chaque fois que je m' assieds dans la salle vide et silencieuse, je suspend bien haut, contre le mur blanc, un rouleau et, tout le jour, je " demeure face ", y " répondant ", " recueilli " : comblé comme je le suis, je ne suis plus conscient de la grandeur du ciel et de la terre ni de toutes les complications des choses; encore moins suis-je troublé par les éventualités de faveur ou de disgrâce, dans le monde du pouvoir et du profit, ou suis-je à spéculer sur les chances de succès, ou les risques d'échec, dans la sphère de l' " urgence "...

On remarquera deux choses à cette exorde: d'abord que la peinture lettrée n'est pas destinée à une exposition continue, comme l'est chez nous le tableau, mais qu' elle est choisie et déroulée à l'occasion, selon le moment ( et contribuant à la qualité du moment ), pour soi-même ou ses amis. D'autre part, rien ne fait ici référence à l'oeil, encore moins n'en revendique l'activité perceptive; mais, puisque la peinture ne " dépeint " pas ( des objets ), c'est par sa cohérence interne que le paysage ( peint ) déploie un certain dispositif énergétique dans lequel l'esprit, en s'affinant-décantant, se laisse absorber.

 

 

Zhao mengfu - shanghaimuseum3

Zaho Mengfu ( 1254-1322 ), museum de Shanghai.

 

Texte extrait du livre de François Jullien, " La grande image n'a pas de forme ", à partir des Arts de peindre de la Chine ancienne, éditions du Seuil, 2003.

 

 

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La forme vient d'une attitude.

 

Lee Bae, 1956 ( Chung-do - Corée du sud ) , vit et travaille à Paris.

 

Lee Bae
« Le process de travail relève de la mémoire, un peu comme si j’écrivais des carnets. Tous les matins je fais ainsi une vingtaine, une trentaine de dessins. Ensuite, je les regarde et je choisis celui qui me plaît. Je ne fais jamais d’images figuratives puisque mes formes sont avant tout le reflet de mon esprit, de ma sensibilité, de mon corps, de la façon dont tout cela marche ensemble. Ma démarche n’est donc pas théorique, mais plutôt la conséquence de ma propre culture, de mon éducation, de mon enfance, de mon expérience, de ce qui se passe aujourd’hui, en somme de ma vie. Voilà pourquoi la forme vient d’une attitude. »

« Dans la tradition coréenne, en effet, lorsqu’on creuse les fondations, le charbon de bois est la première chose qu’on dispose. De même lorsqu’un enfant nait, on le signale à la porte en accrochant du charbon de bois à une corde. Donc ce charbon de bois, symboliquement fort m’était familier »

Lee Bae

 

Lee Bae / images

 

 

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Libre et honnête ...

 

Toshiko Takaezu

 

 

Toshiko Takaezu  ( 1922 - 2011 )

 

« Une des meilleures choses à propos de l'argile est que je peux être complètement libre et honnête avec elle. Et l'argile me répond. L'argile est vivant et même quand il est sec , il respire encore! Je peux sentir la réponse dans mes mains, et je n'ai pas eu à forcer l'argile. L'ensemble du processus est une interaction entre l'argile et moi-même, et souvent l'argile a beaucoup à dire. " 


Extrait de L'École des métiers du livre Penland de la Poterie, New York: Bubbs-Merrill, 1973, p. 145.
 
 
 
 
 
Toshiko Takaezu / Images
 
 
 
 
 
 
 

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Montserrat Figueras "Iudicii Signum"

 

 

 

 

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